lundi 20 juin 2011

Fernando Pessoa, Le Tage

Fernando Pessoa est né le 13 juin 1888 à Lisbonne, ville où il meurt le 30 novembre 1935. Ce poème se trouve dans Le gardeur de troupeaux (poème XX). Celui qui parle  est Alberto Caeiro, un de ses hétéronymes plus connus.

LE TAGE

"Le Tage est plus beau que la rivière qui traverse mon village,
Mais le Tage n’est pas plus beau que la rivière qui traverse mon village,
Parce que le Tage n’est pas la rivière qui traverse mon village.

Le Tage porte de grands navires
Et à ce jour il y navigue encore,
Pour ceux qui voient partout ce qui n’y est pas,
Le souvenir des nefs anciennes.

Le Tage descend l’Espagne
Et le Tage se jette dans la mer au Portugal.
Tout le monde sait çà.
Mais bien peu savent quelle est la rivière de mon village
et où elle va
et d’où elle vient.
Et par là même, parce qu’elle appartient à moins de monde,
elle est plus libre et plus grande, la rivière de mon village.

Par le Tage on va vers le Monde.
Au-delà du Tage il y a l’Amérique
Et la fortune pour ceux qui la trouvent.
Nul n’a jamais pensé à ce qui pouvait bien exister
Au-delà de la rivière de mon village.

La rivière de mon village ne fait penser à rien.
Celui qui se trouve auprès d’elle est auprès d’elle, tout simplement."


Analyse de la forme et du sens

Ce poème est long et il a cinq strophes différentes qui n'ont pas le même nombre de syllabes. Les mots qui sont les plus importants dans le poème sont: le Tage, la rivière et mon village. Le thème principal sont les sentiments évoqués par l'observation de la rivière: la nostalgie des petites choses, la simplicité de la vie quotidienne. L'objet de la description est de faire une comparaison entre deux rivières. Il y a d'abord le Tage avec toute sa grandeur et puis une petite rivière d'un village quelconque, moins célèbre évidémment, mais plus importante pour le poète car c'est la rivière de son village, la seule qu'il connaît, la seule qu'il fréquente, donc la seule qu'il peut aimer


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